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Critiques

Première exposition en 1938:
 
Du 12 avril au 20 mai 1938: Première exposition de Madeleine Hartemann au Salon de Printemps de Nancy, alors qu'elle est encore à l'École des Arts Décoratifs de Strasbourg. Première exposition et première critique dans le Républicain Lorrain.
 
 
 
 
8 avril 1953 ; Galerie Huffel (exposants Robert Gall, Zeysolff, Prud’homme Hartemann, F. Fleckinger, Mme Lionnet)
 
8 avril 1953 : Dernières nouvelles d’Alsace : (M. DUFOUR) : Et nous voici maintenant devant les peintures de Madame Madeleine Prud’homme-Hartemann qui, en effet expose pour la première fois à Colmar. Ce sont d’abord six paysages de neige, conçus au Vorarlberg, où le soleil a évoqué de très fortes impressions à son incontestable talent. On sera saisi par la vigueur qui rend ces aspects d’une contrée particulièrement pittoresque par ses grands mouvements. C’est surtout la masse épaisse de la neige qui pèse dans ces tableaux travaillés à large couches de couteau, technique adroitement choisie pour comprimer toute la vibration de la lumière sur l’étendue blanche. Il ne manque pas le reflet du ciel bleu pur, ni l’interruption occasionnelle par une église ou une ferme aux couleurs chaudes. Pourtant c’est le recueillement et la solitude qui rendent l’âme à ces visions de matins glacés ou de soleil de midi, en mettant au second plan toute précision du lieu. Toute la joie des couleurs se déploie dans une forte construction d’un portrait de fillette malicieusement intitulé « Queue de cheval » par rapport à sa chevelure. D’autre part, une belle série de petits dessins à couleurs et à sujets très variés de fantaisie nous mènent à croire que le don de l’artiste s’orienterait favorablement vers l’illustration de livres. De toute façon nous avons devant nous un tempérament bien doué, dont le développement reste à suivre.
 
8 avril 1953 : L’Alsace (M. SPAETH). Pour la première fois nous avons pu apprécier le très beau talent de Madame Prud’homme-Hartemann, témoignage de sensibilité, de force et de grâce mêlées. Les neiges - unité de vision - s’avèrent de tout premier ordre et nécessiteraient d’élogieux commentaires. Elles sont traitées avec une vitalité éclatante. Ces ombres glacées, ces reflets bleus, cette luminosité intense des paysages d’Autriche, traduisent une autorité et une discipline, une recherche et un sens averti des valeurs dont nous ne saurions nier l’attirance. Un lyrisme musical, une ivresse blanche se dégagent de ces œuvres robustes, à l’exécution solide. Nous mentionnerons surtout « Pistes »(13) à forte pâte et haut relief ; « l’Eglise de Lech » (11) aux vives colorations. Deux gouaches excellentes (63-64) nous montrent, avec le portrait d’une fraicheur exquise la gamme du pinceau de Madame Prud’homme-Hartemann, qui s’adonne, aussi, aux illustrations avec autant de succès.
Magazine Ringuier Alsace du  8 Mai 1953 (M. DUFOUR) Pour la première fois nous avons rencontré à cette exposition Mme Prud’homme-Hartemann avec six grands paysages de neige du Vorarlberg, d’un style vigoureux, d’une technique au couteau très plastique et d’un coloris témoignant d’une grande sensibilité ; à signaler également le portrait de sa fillette, chaud en couleurs et d’une grande intensité. Les petites figurines et illustrations témoignent d’une joyeuse fantaisie.
 
18 novembre 1953 ; Exposition galerie Huffel (Portrait de Marie France Ditner, paysages bretons, lithos caves de Riquewihr)
 
18 novembre 1953 Dernières nouvelles d’Alsace  (M. DUFOUR). Ne sautons pas Mme Prud’homme-Hartemann qui l’an dernier nous a surpris par ses paysages des Alpes en neige ; cette fois-ci c’est un portrait très original d’une jeune fille vêtue de rouge vif devant un rideau bleu-clair à deux tons qui retient l’attention ; son regard timide est bien à part. Deux petits paysages bretons, un calvaire haut perché à bord de mer et une chapelle de château sont bien construits et solides en couleurs. C’est de la peinture à l’huile au pinceau énergique. Il y a encore deux bons dessins au Conté, de caves à Riquewihr, où l’atmosphère se trouve bien rendue.
 
Magazine Ringuier (Alsace) : Vingt artistes peintres de Colmar et de Mulhouse ont exposé à peu près une centaine de cadres, huiles, aquarelles, gouaches, lithographie et dessins. Il y avait du beau travail. Un portrait original d’une jeune fille vêtue de rouge sur fond bleu clair, peint par Madame Prud’homme-Hartemann attire l’attention, ainsi que les paysages de Jean-Paul Koenig.
 
5 Novembre 1954 ; Exposition Galerie Huffel (Portrait de Robert Prud’homme, portrait de Mme Grünenwald, Pietà (portrait de ma mère).
 
5 novembre 1954 ; L’Alsace (M.SPAETH). Les fonds des portraits de Mme Prud’homme sont un témoignage des trouvailles dominantes de cette artiste. Ils sont admirablement conçus et cadrent savamment avec le caractère des modèles. Quant aux portraits eux-mêmes, ils s’avèrent très supérieurs à ceux de l’an dernier et saisissants de véracité. « La Piéta » (17) au châle bleu, aux mains hiératiques, aux yeux d’hypnose, est la pièce maîtresse. « Enfant rêveur » (18), par son expression et par le style, affirme un souci de vérité et de science picturale. « La jeune femme en noir » sur un fond fleuri est une complète réussite d’un poétisme gracieux. Tout ceci est chargé de beauté. Les illustrations de Mme Prud’homme (sous le pseudonyme d’Airelle), accusent encore d’autres techniques, sur lesquelles nous reviendront au sujet de « Dix petits canetons ».
 
5 novembre 1954 ; Dernières Nouvelles d’Alsace (M. DUFOUR). Nous voici devant le panneau de Mme Prud’homme-Hartemann : Ce sont d’abord des dessins en noir et en couleurs, les premiers de caractère sévère, destinés à illustrer les contes, les derniers extraits de livre pour enfants et par conséquent pleins d’imagination et de gaieté. Ces dessins sont signés « Airelle », nom que nous trouvons souvent dans les pages de « Rythmes » (journal pour les peintres). Puis il y a les trois portraits : « la jeune femme en noir » au menton énergique, fort contrastée au fond bleu clair, une « Piéta » très expressive, au contraste de bleu et de vert clair allant au jaune, et « l’enfant rêveur », garçonnet plein de vie, au pull citron, qui retient notre attention particulière.
 
13 novembre 1954 L’Alsace (M. SPAETH). Une colmarienne raconte l’aventure de dix petits canetons. C’est manifestement un petit album qui a été composé avec beaucoup de cœur et de talent, que celui des « Dix petits canetons ». L’imagination des enfants et leur sensibilité a, sans cesse, nous n’en doutons pas, inspiré l’auteur de ces dessins très drôles, de ce texte très simple, de cet ensemble cartonné que les tout petits regarderont avec une joie que l’on devine aisément ! C’est à Airelle que nous devons ce charmant ouvrage, longuement remarqué sur la table de l’exposition des peintures haut-rhinoises, et Airelle, pseudonyme ailé de Madame Marcel Prud’homme, a connu un plaisir évident à mettre au point ce livret où les « Dix petits canetons tout mignons » connaissent bien des aventures, avant que le dernier d’entre eux sonne le rappel.
Chaque caneton à sa tête son attitude et son caractère. L’imagerie est vivante et haute en couleurs, originale,  pleine de surprise, de poésie, de grâce espiègle. Car il faut beaucoup d’ingéniosité pour réussir un tel ouvrage, un don d’observation et une familiarité qui se retrouvent à chaque planche, jusque dans les détails les plus savoureux. C’est une pleine réussite : elle enchantera les bambins et Madame Marcel Prud’homme peut se déclarer aussi satisfaite car l’éditeur n’a rien ménagé quant à la présentation attrayante de l’œuvre. Celle-ci sera privilégiée dans les bibliothèques du Père Noël et les enfants se pencheront avec admiration et avec tendresse, sur les dix petits canetons qu’a fait naître pour eux l’art de fin imagier d’Airelle qui est poétesse de même.
 
27 novembre 1954 Dernière Nouvelles d’Alsace (M. DUFOUR). Dix petits canetons par Airelle. Madame Prud’homme-Hartemann, dans le cadre de l’exposition de la Peinture Haut-rhinoise, qui se tient actuellement à la galerie Huffel, nous a fait voir, à côté de trois excellents portraits, une série de dessins en noir, illustrant des récits, des nouvelles ainsi que quelques images en couleurs faisant partie d’un petit album destiné aux enfants de bas âge. Ainsi dans sa collection « Ils étaient dix » viennent de paraître les albums des « petits négrillons », des « chatons » des « toutous », des « canards » et c’est ce dernier album qui nous est présenté sous sa forme définitive en couverture cartonnée. Pour les enfants, ces vieilles petites chansons peuvent toujours revivre dans un nouvel aspect, à condition que l’artiste qui se propose de les réaliser, ait l’imagination assez vive et vibrante pour intéresser l’attention des petits. Airelle a bien fait les choses. Les dix personnages qui jouent la comédie et qui se distinguent bien entre eux sont présentés en forme de répertoire. Les différentes scènes se trouvent prodigieusement animées en mouvement et en couleurs. Il y a de l’art dans le décor du paysage, dans l’exhibition des canards et autres bêtes, dans l’application des accessoires, habits, jouets etc. L’originalité et la simplicité des dessins, la vivacité du coloris aideront à faire aimer l’album par les petits. Les pages en couleurs, dont chacune est une surprise agréable et de bon goût, sont complétées par des pages en teinte bistre qui portent aussi le texte. Cette mise en scène est réalisée par un vrai artiste, il faut l’en féliciter.
 
 
4 avril 1956 ; Galerie Huffel Exposition « Les peintres du Haut-Rhin »
 
4 avril 1956 l’Alsace Exposition « Les peintres du Haut-Rhin » (M. SPAETH). Mme Prud’homme-Hartemann a abandonné cette fois, ces « neiges » qui n’ont pas quitté notre mémoire et où elle excelle, pour un portrait « Rêverie » (3) chargé de fraicheur et de paix, de lumière intérieure et de suggestive bonté. Les teintes douces, l’attitude, la pensée qui s’affirme dans le regard, l’écriture de l’œuvre expriment- par des notations diverses- l’âme du modèle. « Ma Campagne fleurie » (4) à la gaieté champêtre, sans prétention, mais charmante de finesse et un dessin pour enfants soulignent encore les dons et les dispositions de l’artiste. 
 
4 avril 1956 Les Dernières nouvelles d’Alsace Galerie Huffel (M.DUFOUR) Mme Prud’homme-Hartemann se distingue par un excellent portrait de dame au piano, intitulé « Rêverie », figure bien vivante contrastant à la blouse grise et au fond carrelé vert bleuté ; la main est finement travaillée. Une petite maison de campagne gaiement fleurie. Deux originaux de couverture pour livre pour enfants, agréablement colorés et animés.
 
8 novembre 1956 ; Salle de la Bourse à Mulhouse (Les Vosges vues par le peintre)
 
8 novembre 1956 Les Vosges vues par le peintre. (H Walter). Mme Prud'homme Hartemann nous invite à visiter les Vosges moyennes avec " hameau de Tannach". Que c'est bien là le caractère de ce paysage, de montagne certes, mais qui ne manque pas de douceur. C'est une vue plongeante, douce et harmonieuse où l'enchevêtrement des lignes conduit insensiblement le regard vers les chaumes en ne laissant que peu de place pour le ciel. C'est bien vu et bien rendu.
 
L'Alsace, édition bilingue. Traduction de la critique de Dieudonné 
C'est à la dame qu'appartient la préséance. Mme Prud'homme Hartemann expose d'abord des peintures à l'huile. Des couleurs vives, quelquefois fortement contrastées, une facture énergique, presque masculine, mais aussi des tons harmonieux et tendres, caractérisent ses remarquables natures mortes et paysage. C'est ainsi par exemple qu'on relève Tannach dans un vert plein de contraste dont les prés, violemment colorés, coulent vers la route qui serpente doucement. Le tout est dessiné du haut d'un observatoire, sans doute le lumineux et paisible chalet de montagne qui se dresse magnifiquement vers le ciel et remplit d'une façon puissante mais tranquille quand même le tableau. Très charmantes également les Roses d'automne"  sur fond vert pâle et gris, ainsi que les primevères, présentées dans le récipient de cuivre rouge, qui, malgré les lignes énergiques et dures, s'épanouissent d'une façon harmonieuse et pleine de vie.
 
 
29 mai 1958 ; Exposition des peintres du Haut-Rhin à la Galerie Huffel
 
Jeudi 29 mai 1958 Les peintres du Haut Rhin exposent chez Huffel Dernières Nouvelles d'Alsace (P.S Picard).  Mme Prud'homme Hartemann nous présente une interprétation très personnelle de la "Vierge à la rose" belle toile où une jeune femme d'aujourd'hui, vêtue d'une robe jaune, assise sur une chaise paillée, tient un bambin en barboteuse blanche qui joue avec une rose: seule l'auréole, d'un bleu céruléen prétend lui conférer un caractère mystique.
 
29 mai 1958 Dernières Nouvelles du Haut Rhin, (D) Le grand tableau figuratif, peinture à l'huile, de Mme Prud'homme-Hartemann, composition intitulée " Vierge à la rose", transfère un sujet religieux sur le terrain purement humain: par sa touchante simplicité et son coloris animé et symbolique, cet ensemble de jeune fille et enfant, agréable à vos yeux, gagne votre cœur.
 
7 juin 1958 : l’Alsace : Nous rappelons que l’exposition des peintres du Haut-Rhin, qui se tient à la galerie Huffel, est prolongée jusqu’au 8 juin. Nos lecteurs ont même eu la joie d’admirer dans notre édition du 28/5/58, sur la page de la fête des mères, une reproduction de l’œuvre de Madame Prud’homme-Hartemann, interprétation très personnelle de la Vierge et l’enfant. 
 
 
18 avril au 5 mai 1959 ; Galerie Duncan Paris
 
Du 18 avril au 5 mai 1959. Galerie Raymond Duncan, 31 rue de Seine Paris, 3ème Salon des peintres alsaciens. L'Alsace.( L.Laureth). Prud'homme Hartemann a une bonne mise en page dans sa nature morte au chandelier.
 
Octobre 1965 Exposition au Musée Bartholdi (Techniques de collage)
 
Octobre 1965.  Au musée Bartholdi : Exposition départementale des artistes-peintres, sculpteurs et assimilés.  Mme Prud'homme Hartemann, sur un fond de soie bleue a découpé les pirogues sur la plage, très colorées, dont on devine, par l'allongement, la rapidité et la souplesse. Fort décoratives, ces embarcations semblent vouloir s'envoler sur la mer...D'autre part, très vives félicitations pour" le marché à Medina" de grand format, où huit personnages, dans leur costumes, leurs attitudes, leur climat, créent l'Afrique. Le tout en tissus et papier. L'ensoleillement, la couleur locale, y sont remarquablement rendus: un tableau authentique.
 
CL.M. D'un récent voyage à Dakar, Madeleine Prud'homme Hartemann a rapporté le sujet de deux grandes compositions qui recréent en la cité de Rapp l'admirable magie de l'art africain. Bravo pour « Pirogues sur la plage », mais bravo surtout pour ce très beau " marché en Médina" où l'artiste a su utiliser des coupures de tissus africains authentiques. Ses six personnages, volontairement un peu naïfs, accusent un "coulé", un mouvement et une poésie qui ne peuvent que surprendre.
 
 
14 juillet 1966 ; 11e Biennale Internationale de peinture (UFACSI) Galerie du centre Valery-Larbaud Vichy
 
14 juillet 1966 La Montagne. Vichy. Très belle œuvre de Prud'homme Hartemann avec un portrait de jeune femme romantique, en couleurs suaves: le sujet est beau et sa transposition élégante: cette toile est évocatrice d'un talent qui crée une sorte de choc émotionnel
 
 
30 novembre 1966 ; Exposition à la galerie Huffel
 
Mercredi 30 novembre 1966. L'Alsace, (René Spaeth). Mme Prud'homme Hartemann nous fait rêver aux belles sénégalaises, saisies par son pinceau inspiré, sur des papiers de diverses couleurs répondant aux caractères des modèles. Ces gouaches (44 et 49) sont toutes captivantes, rendues avec un sens aigu de l'observation et beaucoup de goût. Celles au voile blanc (45) valent le charme indéniable des Fleurs (42) d'un éclat voilé. Quant à l'huile " Jour de marché" (42), nous y retrouvons les dons de l'artiste dans la mise en page, la note de couleur (le nœud de la fillette), les attitudes et les contrastes, et le fond de la peinture qui fait, admirablement, valoir le premier plan.
 
16 Mai 1968 ; Exposition de la Fédération départementale des artistes-peintres au Musée Bartholdi à Colmar
 
16.5.1968 L'Alsace.(René Spaeth) La NUIT. Une exposition de la fédération départementale des artistes- peintres au Musée Bartholdi de Colmar.
Mme Prud'homme Hartemann (Colmar), avec la rustique statue " un sourire dans la nuit", apporte la saveur d'une Vierge et l'enfançon, grâce au modelé, aux couleurs lavées, à la poésie du modèle, et au talent du peintre. Cette gouache respire la foi. Puis, "solitude du soir" représente, sur papier bleu, la maison de l'artiste, traitée tel un dessin, au pinceau et à l'encre de Chine. Deux techniques diverses et également réussies.
 
 
13 Novembre  au 26 novembre 1970 ;  Exposition personnelle au Musée Bartholdi de Colmar
 
13 Novembre 1970 L’Alsace : Madame Prud’homme Hartemann, portraitiste et peintre de l’intimité familiale.
A la galerie du musée Bartholdi, les expositions se suivent et ne se ressemblent pas. Aux cimaises à partir de ce soir et jusqu’au 26 novembre des huiles, des gouaches, des dessins d’une artiste colmarienne : Madame Prud’homme-Hartemann. Des paysages et des portraits. Des portraits surtout où l’artiste retient l’instant fugace d’un sourire, d’un geste, d’une attitude. L’instant où l’être livre à la préhension du peintre ce qui lui est essentiel.
Pour Mme Prud’homme-Hartemann cette exposition est un peu comme une première. Non pas qu’elle n’ait jamais affronté le public : elle a exposé à Colmar avec le Cercle des Arts et à Paris, à Vichy, à Epinal avec l’Union féminine artistique et culturelle. Mais voici que pour la première fois elle monte, seule, sa propre exposition :
 
 
   "Une artiste colmarienne (dont nous avons déjà signalé les mérites, lors de sa participation remarquée à divers expositions collectives), Mme Prud’homme Hartemann, présente à la galerie Bartholdi jusqu’au 26 novembre une suite d’œuvres, dont le moins que l’on puisse dire est qu’elles s’adressent à l’âme. Car pour leur harmonie, leur musicalité colorée, la sensibilité qui s’en dégage, ces peintures, ces gouaches et dessins possèdent une faculté d’imprégnation, à laquelle on ne saurait se soustraire. Et ceci, sans avoir recours à l’inconscient des excès discutables, puisque nous nous trouvons en face de la véritable tradition française qui se continue. Cependant Mme Prud’homme-Hartemann ne demeure pas étrangère à une technique moderne, certaines pièces agréent en effet des tentatives où s’affirment de neuves formes et l’exaltation du coloris. Comme le « Baobab » (30) robuste, nerveux, en révolte contre les idées reçues, qui, par le faste éclatant de la palette, impose un climat significatif, ordonnancé et de haute décoration ; ou les « fromagers » du Sénégal (28) dans leur atmosphère verte, quand seules la ligne d’horizon bleue et le premier plan aux teintes crues soulignent les écorces verdâtres de ces bombax…, à rapide croissance ; ou encore les « Baobabs de la route de Dakar » (30) érigés sous un ciel rouge, sortis d’une terre rouge, masse énorme qui évoque des serpents et dont les racines rampent sur le sol brûlant. Ces gouaches hardies apportent une émotion, que nous ne saurions nier, car l’artiste, en rendant les motifs choisis, a communié avec l’Afrique, dont elle nous restitue les valeurs.
Mais l’éclectisme de Mme Prud’homme-Hartemann se dégage essentiellement dans un classicisme (éloigné de tout académisme scolaire) tout au long des autres œuvres offertes à notre dilection – depuis le fragile et ravissant lavis au pinceau (1) sur papier japon - pièce excellente dans sa luminosité diffuse d’une ruisseau à Orbey, où l’horizon se noie dans l’espace translucide - jusqu’aux pièces finales. Et si nous insistons sur ce lavis, c’est qu’il constitue une création majeure de l’ensemble retenu, et ceci, très franchement nous a conquis.
Mme Prud’homme-Hartemann possède, on le sait, les vertus du crayon et ne nous laisse pas oublier tout ce que l’on peut exprimer à l’aide d’une simple ligne. Ses portraits en font foi : un trait heureusement tracé peut affirmer le caractère d’une bouche, d’une ride, d’un visage, peut dégager un regard (4), illuminer une chevelure. Alors le crayon est chargé de sens, aucune sècheresse, aucune monotonie, mais la vie. Cette vie que décèle la composition d’une intimité touchante « les saintes chéries » (8) ou trois enfants groupés – avec véracité – autour de la belle femme adulte, qui les protège sont surprenants de finesse, de légèreté, d’amour. Voyez les attitudes, les regards, la confiance de ce groupe sans défaut, les accents qui donnent l’impression de la vie : le dessin s’affine ou s’affirme, -tour à tour – léger ou appuyé et la nuance se dégage de l’inspiration discrète dans sa richesse, sur un papier blond, qui accentue la stylisation de la vision. Il y a une science, un équilibre, une poésie du trait et de la pose incontestablement et patiemment étudiés (7 et 9). D’autres portraits, bien construits, aux moelleuses images de femmes (12 sur papier chamois) à la chevelure aérée, mélancolie douce du N°13, jeunesse attachante des N°17, 18, 20, innocence du N° 19, témoignent une intensité pensante ou agissante, une ressemblance physique et morale, bref, une humanité parlante.
Arrivons-en aux peintures à l’huile. Et arrêtons-nous d’abord devant la composition principale (par son art, son style, sa maturité) « Femmes au marché à Goya » (Pérou) (16).  
 
 
Les deux femmes (vieille et jeune) assises sur le sol, traitées à couleurs vives, avec leurs grands chapeaux à rubans noirs, forment un couple particulièrement attachant. L’aïeule, les mains baissées à son travail d’aiguille, semble parler et sa compagne, un bébé sur les genoux, d’une facture saine, délicate dans sa solidité, au dessin poussé intensifie – sur le halo lumineux du fond – ses valeurs jusqu’à ce noir et blanc des chapeaux. Nous avons apprécié le visage sculpté, la pose, le décor où paissent les vaches du pâtre « Séraphin » d’Orbey (15) ; comme le portrait de Firmin (23), populaire à Colmar, avec ses paniers de fleurs et sa ressemblance imprégnée de traditionalisme, tranche sur le chromatisme moderne du fond coupé. Puis la « Mauresque noire «  à Dakar (31), sur fond aux jaunes chauds et ensoleillés pièces de folklore ; et la « Femme tout couleur » (32) de moderne écriture, qui surgit du modernisme l’encadrant .Tout ceci est supérieur à la « Neige » (14) lourdement traité, travail sagement appliqué sans plus, et au « Marché à l’ancienne Douane » (21) vu d’une fenêtre ouverte, bariolé et pimpant.
Et puis il y a les gouaches, très proches des peintures à l’huile comme « La léproserie de Kaysersberg » (6) dont le fond de forêt est excellent, ou le « coup de vent » (5) gonflant le linge qui sèche et voltige, au-dessus d’un pré. D’ailleurs, les gouaches sont, en général, plus libres plus personnelles, telle l’image du « Monselkopf » (11) avec son ciel vert, ses arbres fouettés, sa haute montagne. La solitude du « Chalet et chaume » (10) est bien rendue et fait rêver. Ces gouaches, sans mystère, ont leur attrait, leur sincérité, le pittoresque voulu.
Au moment où la vie artistique bat son plein : le vieux maître Luc Hueber exposant à Strasbourg une collection de haute classe ; le jeune Fernand Dubich exposant à Mulhouse comme l’autodidacte Alfred Usselmann, où demain Pierre Gessier, céramiste d’art et peintre réaliste fera valoir ses œuvres, quand à Saint louis, l’original Jacquy Chevaux soulève la curiosité, à la galerie « Au souffle de Paris », à ce moment il est satisfaisant que Colmar puisse s’honorer d’une exposition aussi variée et de belle discipline, signée par Mme Prud’homme-Hartemann.
 
Mars 1972 : 14e Biennale Internationale UFACSI à la Galerie Bernheim à Paris
 
La revue Le Peintre dans sa critique de l’exposition de mentionne pas les œuvres de Madeleine Prud’homme-Hartemann. Madeleine adresse alors à la revue une lettre ferme et courtoise.
 
Réponse du 16 mars 1972 :
Chère Amie,
Je reçois votre lettre à l’instant. Je suis tout à fait désolé. J’ai dû m’embrouiller dans mes notes car j’avais vu votre envoi et tout particulièrement aimé votre composition dont le dessin à la fois « ému » et élégant, ce qui est loin d’être un défaut. J’ai sauté bien involontairement ce qui vous concernait. Excusez-moi ; pourtant ma distraction n’engage guère à l’excuse. Bien cordialement à vous . Le rédacteur en chef.
 

Du 02/02/1974 au 17/02/1974 Exposition personnelle au musée Bartholdi


L’Alsace du 05/02/1974 (M. Dufour)
Portraits d’enfants de Madame Prud’homme Hartemann au Musée Bartholdi


Samedi soir de nombreux amateurs de peinture ont assisté au musée Bartholdi au vernissage de l’exposition des créations récentes de Mme Prud’homme-Hartemann. L’artiste, issue d’une famille du Territoire de Belfort, est devenue Colmarienne par son mariage avec Marcel Prud’homme, ancien Directeur aux manufactures lainières Berglas-Kiener.
De solides études techniques à Paris et à Strasbourg l’ont orientée vers le portrait d’enfant. L’exposition actuelle lui permet également de démontrer les étonnantes possibilités de l’aquarelle sur de précieux et délicats papiers du Japon. Pendant quinze jours, l’exposition est ouverte tous les après-midi.

Madame Prud’homme, née Hartemann, est un de ces peintres colmariens qui savent espacer leurs expositions pour ne montrer que la maturité d’un art décanté, de cette maturité que l’on sent consciencieusement vigilante et critique envers lui-même. Elle appartient à ces artistes qui réunissent l’enthousiasme de l’amateur et le savoir-faire du professionnel cultivé et éclairé, garant d’un goût qui ne saurait trébucher.
Mme Prud’homme se sent attirée par le portrait, vocation difficile entre toutes. Le portraitiste, en effet, tente un dialogue mystérieux et délicat avec ce qui est visible par les traits de « l’autre » du vis-à-vis. Or, Mme Prud’homme a opté pour le portrait de l’être qui se dérobe trop souvent aux apparences par la perpétuelle mouvance des traits, par la mollesse sinon l’absence de contours. Je parle du portrait d’enfant, surtout du portrait au crayon. Le relief quasi inexistant dans le visage enfantin, incite l’artiste en présence à le saisir par l’épure de l’ovale, des rares arrêtes d’un nez mutin, d’une bouche dont le trait trahit le petit caractère qui s’affirmera sous peu dans cette face, qui en attendant parle par la clarté et l’ardeur de la prunelle, par l’insistante candeur du regard.
Si les portraits au crayon éveillent l’intérêt de l’exposition à Bartholdi, les autres apports ne sont pas négligeables. Si j’avais à confesser mes prédilections, celle-ci vont aux aquarelles et gouaches couchées sur la somptuosité de papiers du Japon, lisses ou gaufrées. La matière est exceptionnelle, sans être sans problème, quant à sa maniabilité, au modelage, de la « pâte » -couleur sur ce support ultra léger et absorbant. Mme Prud’homme réussit cependant sur ce papier des paysages fluides, enrichis d’une surprenante profondeur par l’étagement des plans et des valeurs dynamiques : ces fuites évanescentes d’arbres se perdant dans la brume d’un sépia suggestif, mais aussi ces fleurs semées sur ce papier précieux dans le coloris riche comme celui d’une somptueuse tapisserie.
Des toiles de plus grandes dimensions – un grand portrait et un nu - démontrent que l’académisme, lui aussi, offre à Mme Prud’homme large matière de très valable expression qui n’a pas à craindre la froide indifférence. Il règne sur toute l’exposition une distinction fine, une distance mesurée dans la grâce et la discrétion des sentiments devinés plus que superficiellement. 

 

 Coupure de presse à propos de l'expo Bartholdi 1974.pdf

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